Qu’est-ce qu’un cancer du sein ?

Apprendre que vous avez un cancer du sein métastatique peut être une nouvelle effrayante. Les informations affluent de tous les côtés – par où commencer ? Comment les interpréter ? Voici des informations qui peuvent vous aider à mieux comprendre ce qui vous arrive.

Qu’est-ce qu'un cancer du sein ?

Il s’agit d’un cancer qui se développe dans le sein, généralement dans les canaux galactophores (conduits qui transportent le lait jusqu’au mamelon) et les lobules (glandes qui produisent le lait).

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme et il est la première cause de décès par cancer chez la femme en Europe. On estime qu’une femme européenne sur 9 développera un cancer du sein à un moment donné de sa vie. Cette estimation varie d’un pays à l’autre.

Un cancer du sein peut aussi apparaitre chez l'homme mais c'est extrêmement rare (moins de 1% des cancers du sein) et cela doit faire suspecter une prédisposition génétique s'il existe déjà un cas de cancer du sein masculin dans sa famille1-3.

Un cancer du sein survient plus fréquemment chez les femmes de plus de 50 ans, mais un cancer du sein sur quatre est diagnostiqué chez des femmes de moins de 50 ans. Moins de 5 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de moins de 35 ans.

Dans la plupart des pays occidentaux, le nombre de femmes décédant d’un cancer du sein a constamment diminué au cours des dernières années, en raison de l’amélioration des traitements et du dépistage précoce.

En 2018 en France, on estime à environ 58 500 le nombre de nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués3.

Qu’est-ce qu'un cancer du Sein Métastatique ?

Un cancer du sein est dit « métastatique » lorsque les cellules cancéreuses se sont propagées à d’autres organes. On parle également d’un cancer de stade IV (voir paragraphe « Stadification »).


Symptômes

Les symptômes listés ci-dessous ne signifient pas nécessairement qu’il s’agit d’un cancer du sein. Mais si c’est le cas, il est important de le détecter le plus tôt possible. Il est donc recommandé de demander un avis médical dès que l’on repère une anomalie.

• Une boule dans un sein

• Des ganglions durs au niveau de l’aisselle (sous le bras)

• Des modifications de la peau du sein et du mamelon

• Un changement de la taille ou de la forme du sein

Les autres symptômes

Si le cancer n’est pas diagnostiqué dès l’apparition des premiers symptômes, la tumeur peut grossir et se propager vers d'autres parties du corps, entraînant ainsi d’autres symptômes dits plus tardifs, tels que :

• Des douleurs osseuses ;

• Des nausées, une perte d'appétit, une perte de poids et une jaunisse ;

• Un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural); des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire.

Pour en savoir plus sur le cancer du sein, les points clés et les symptômes, veuillez consulter le site web de l’INCa :

  • Le cancer du sein : points clés - Cancer du sein (e-cancer.fr)
  • Symptômes - Cancer du sein (e-cancer.fr)

Types de cancers


Un cancer du sein est une tumeur maligne qui se développe au niveau du sein. Il existe différents types de cancers du sein selon les cellules à partir desquelles ils se développent.

Les cancers du sein les plus fréquents (95 %) sont des adénocarcinomes, c'est-à-dire qu'ils se développent à partir des cellules épithéliales ( = carcinome) de la glande mammaire ( = adéno).

Il existe d'autres types rares de cancers du sein. Les adénocarcinomes naissent le plus souvent à partir des cellules des canaux et plus rarement à partir des cellules des lobules. On distingue les cancers in situ et les cancers infiltrants.

Pour en savoir plus, voir la page sur les formes rares de cancers du sein (site de l’INCa): Formes rares - Les maladies du sein (e-cancer.fr)

Les adénocarcinomes in situ

Lorsque les cellules cancéreuses se trouvent uniquement à l'intérieur des canaux ou des lobules, sans que la tumeur ait franchi la membrane basale qui les entoure et donc sans qu'elle ait infiltré le tissu voisin, on parle de cancer ou carcinome in situ.

Le cancer canalaire in situ ou carcinome canalaire in situ (CCIS) est le plus fréquent : huit à neuf cancers in situ sur dix sont des cancers canalaires in situ.

La maladie de Paget est un adénocarcinome du sein ; c'est un cancer canalaire in situ de haut grade.

Elle prend naissance dans les canaux galactophores qui sont les petits conduits par lesquels le lait est amené vers les orifices du mamelon lorsque la femme allaite. Elle peut alors se propager à l'aréole ou au tissu du sein plus profond. Une croûte se forme au niveau du mamelon et de l'aréole, ces derniers deviennent rouges (comme pour un eczéma) et la peau se met à peler pouvant entraîner des lésions cutanées. Le traitement standard de la maladie de Paget est la chirurgie.

Le cancer lobulaire in situ ou néoplasie lobulaire in situ ou carcinome lobulaire in situ (CLIS) est plus rare. Il représente 10 à 15% des cancers du sein in situ. Il est considéré comme un facteur de risque de développer un cancer du sein et non comme un précurseur direct de cancer. Sa prise en charge est différente des autres cancers du sein.

Les adénocarcinomes infiltrants

Lorsque les cellules cancéreuses ont infiltré le tissu qui entoure les canaux et les lobules, on parle de cancer ou carcinome infiltrant.

Les cancers infiltrants sont le plus souvent des cancers canalaires. Le cancer lobulaire infiltrant est plus rare.

Les cancers infiltrants peuvent se propager vers les ganglions ou vers d'autres parties du corps. Les ganglions le plus souvent atteints par les cellules du cancer du sein se trouvent sous les bras, au niveau des aisselles ; on les appelle les ganglions axillaires.

LES FORMES RARES DE CARCINOMES

Le carcinome médullaire représente 1 % des cancers du sein infiltrants. Il se manifeste davantage chez les femmes de moins de 50 ans. Sa bordure est souvent ronde et bien définie, il ressemble parfois à un fibroadénome à la mammographie ou à la palpation lors de l'examen clinique des seins. Le carcinome médullaire a un pronostic plus favorable que le carcinome canalaire infiltrant. Lorsqu'un carcinome médullaire est découvert chez une femme jeune, les médecins suspectent fortement une forme génétique.

Le carcinome mucineux est rare, il représente environ 2 % de tous les cancers du sein infiltrants. Il est aussi appelé carcinome colloïde. Il se développe plus souvent chez les femmes âgées de 60 à 70 ans. Il est formé de cellules cancéreuses qui sécrètent du mucus. Le carcinome mucineux a un meilleur pronostic que les autres types courants de cancers du sein infiltrants.

Le carcinome tubuleux est un autre type de cancer assez peu commun qui représente de 1 à 2 % de tous les cancers du sein infiltrants. Il se manifeste davantage chez les femmes de 55 ans et plus. Il porte le nom de tubuleux en raison de l'aspect des cellules au microscope. Le carcinome tubuleux a tendance à être de petite taille et à ne pas se propager souvent aux ganglions lymphatiques des aisselles. Il a aussi un meilleur pronostic que le carcinome canalaire ou lobulaire infiltrant.

Le carcinome papillaire peut être infiltrant ou non. Lorsqu'il est infiltrant, il ne représente pas plus de 1 à 2 % de tous les cancers du sein infiltrants. Il a tendance à se manifester chez les femmes âgées. Le carcinome papillaire infiltrant (hormis la forme micropapillaire) a un pronostic plus favorable que le carcinome canalaire infiltrant.

Vos seins : ce qu’il faut savoir


La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né. Chaque sein contient une glande mammaire (elle -même composée de quinze à vingt compartiments séparés par du tissu graisseux) et du tissu de soutien qui contient des vaisseaux, des fibres et de la graisse.

Chacun des compartiments de la glande mammaire est constitué de lobules et de canaux. Le rôle des lobules est de produire le lait en période d’allaitement. Les canaux transportent le lait vers le mamelon.

La glande mammaire se développe et fonctionne sous l’influence des hormones sexuelles fabriquées par les ovaires. Ces hormones sont de deux types :
- Les œstrogènes, qui permettent notamment le développement des seins au moment de la puberté et jouent un rôle important tout au long de la grossesse (assouplissement des tissus, augmentation du volume sanguin nécessaire à l’alimentation du bébé, etc.) ;
- La progestérone qui joue notamment un rôle dans la différentiation des cellules du sein et sur le cycle menstruel, en préparant par exemple l’utérus à une éventuelle grossesse (densification et développement de la vascularisation la muqueuse de l’utérus).

Le sein est parcouru de vaisseaux sanguins et de vaisseaux lymphatiques. Les ganglions et les vaisseaux lymphatiques composent le système lymphatique qui aide notamment à combattre les infections.

Pour des informations complémentaires sur l’anatomie du sein, veuillez consulter le site web de l’INCa : Anatomie du sein - Cancer du sein (e-cancer.fr)

 

Stadification


Une étape importante consiste à déterminer le stade de votre cancer (stadification). La stadification repose sur plusieurs examens qui permettent aux médecins de déterminer le degré d’avancement de la tumeur, en fonction de sa taille et du type de cellules qui la constituent.

Le système de classification TNM est utilisé pour la majorité des types de cancer. Il fournit au médecin de précieuses indications qui lui permettent d’établir un pronostic et de décider d’un traitement adapté pour vous.

Un chiffre de 0 à 4 (en chiffres romains : I, II, III, IV) succède à chaque lettre afin de décrire la taille de la tumeur principale et le degré de propagation du cancer.

Le stade 0 correspond aux tumeurs « in situ » ou localisées tandis que le stade IV aux tumeurs avec des métastases à distance du sein où s’est développé le cancer (le site primitif du cancer).

STADES TUMORAUX

Le stade est fondamental pour décider du traitement. Moins le stade est avancé, meilleur est le pronostic. La détermination du stade est généralement effectuée à deux reprises : après l’examen clinique et radiologique, et après l’intervention chirurgicale. Si une opération chirurgicale est pratiquée, la détermination du stade peut également être influencée par l'examen en laboratoire de la tumeur et des ganglions lymphatiques retirés.

Des examens radiologiques supplémentaires tels qu’une radiographie du thorax, une échographie ou un scanner de l’abdomen et une scintigraphie osseuse peuvent être réalisés pour s’assurer de l’absence de métastases dans les poumons, le foie ou les os. Un scanner et/ou un examen par IRM du cerveau ne doivent être menés que si des symptômes l’indiquent. Tous ces examens sont généralement recommandés uniquement pour le stade II ou les stades plus avancés (voir ci-dessous). Ils doivent aussi être envisagés pour les patientes devant recevoir un traitement préopératoire. À l’inverse, il n'y a aucune raison de pratiquer ces examens chez des patientes ne présentant que de petites tumeurs, sans ganglions lymphatiques suspects (stade I).

  • Source : Cancer du sein : les femmes qui prennent ces deux médicaments vivent plus longtemps (futura-sciences.com). Accédé en octobre 2021.

La combinaison TNM indique le stade atteint par la tumeur. Ces informations permettent au médecin de préparer la suite des événements. N’hésitez pas à lui poser des questions si vous en avez. Meilleure sera votre compréhension de la situation, meilleure sera la collaboration avec votre médecin. Vous trouverez ci-dessous des descriptions générales des différents stades ainsi que leur signification.

Stade 0

Les cellules anormales restent confinées à l’intérieur du canal où elles sont apparues initialement.

Stade I

La tumeur mesure moins de 2 cm et de petits amas de cellules cancéreuses sont retrouvés dans les ganglions lymphatiques. Le cancer de stade I est divisé en stades IA et IB.

Stade II

Soit la tumeur mesure moins de 2 cm et s’est propagée aux ganglions lymphatiques de l’aisselle, soit la tumeur mesure entre 2 cm et 5 cm de diamètre sans s’être propagée vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle.

Stade III

La tumeur peut avoir n’importe quelle taille, mais :
- Elle s’est propagée à la paroi thoracique et/ou à la peau du sein ;
- Elle s’est propagée à au moins 10 ganglions lymphatiques de l’aisselle ou les ganglions de l’aisselle adhèrent les uns aux autres ou à d’autres structures ;
- Elle s’est propagée aux ganglions lymphatiques à proximité du sternum ;
- Elle s’est propagée aux ganglions lymphatiques situés en dessous ou au-dessus de la clavicule.

Le cancer de stade III est divisé en stades IIIA, IIIB et IIIC

Stade IV : Le cancer métastatique

Le cancer s’est propagé à d’autres organes du corps, le plus souvent les os, les poumons, le foie ou le cerveau. Ces tumeurs se développant à distance sont appelées métastases.

Pour en savoir plus sur le mécanisme de cancérisation, veuillez consulter le site web de l’INCa :

  • Mécanisme de cancérisation - Qu'est-ce qu'un cancer ? (e-cancer.fr)
    Source : Les stades du cancer - Cancer du sein (e-cancer.fr)

Les grades tumoraux

Tous les cancers du sein n'ont pas la même agressivité. C'est l'examen anatomopathologique d'un échantillon de tumeur qui permet d'évaluer le type exact de cancer et de définir son grade.

Le pathologiste examine au microscope la tumeur et évalue trois paramètres morphologiques : l’apparence des cellules cancéreuses (ou architecture cellulaire), la forme et la taille du noyau de la cellule et le nombre de cellules qui se divisent (ou activité mitotique) qui reflète la vitesse à laquelle les cellules cancéreuses se développent.

L'apparence des cellules cancéreuses (ou architecture cellulaire)

En devenant cancéreuse, la cellule perd progressivement sa fonction d'origine, elle se met à se développer plus rapidement que les autres et finit par changer d'apparence. On dit alors qu'elle est indifférenciée, c'est-à-dire qu'elle a perdu toutes ses caractéristiques d'origine.

Il y a plusieurs degrés de malignité. Plus une cellule cancéreuse ressemble aux cellules normales (elle est dite alors bien différenciée), moins elle est agressive. Plus une cellule s'est modifiée par rapport aux cellules normales (elle est alors indifférenciée), plus elle est agressive.

La forme du noyau

En devenant cancéreuse, le noyau de la cellule peut changer de taille et de forme.

Le nombre de cellules en division (ou activité mitotique)

Plus une cellule cancéreuse se développe vite, plus elle se divise rapidement et plus le risque de propagation du cancer dans l'organisme augmente. Ce critère est étroitement lié au nombre de cellules qui se divisent. L'aspect microscopique d'une cellule qui se divise (on dit aussi qui est en mitose) est caractéristique. Le pathologiste va compter, sur une surface définie, le nombre de cellules qui se divisent.

Chacun de ces 3 critères est évalué et une note allant de 1 à 3 lui est attribuée. Le grade d'un cancer correspond à la somme des notes obtenues pour chacun des trois critères.

De manière générale : le grade I correspond aux tumeurs les moins agressives ; le grade III correspond aux tumeurs les plus agressives ; le grade II est un grade intermédiaire entre les grades I et III.

  • Source : Les grades du cancer - Cancer du sein (e-cancer.fr)

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