Je ne peux pas dire que l’annonce du diagnostic soit une nouvelle agréable à recevoir. Au fond de moi je me doutais que quelque chose n'allait pas, bien que je n'avais aucune douleur ou fatigue, j'avais juste un pressentiment.
Le matin du 14 janvier 2011, alors que j’étais en Tunisie (je vis entre la France et la Tunisie), une grosseur est apparue sur mon sein droit. Dans un premier temps j'ai cru qu'un insecte m'avait piquée ou que le stress avait fait ressortir un kyste. J'ai donc patienté, et au bout d'une semaine je suis allée voir un gynéco car la grosseur était toujours présente. Le verdict est tombé à la suite de ça, je souffrais d’un carcinome infiltrant RH+, HER 2-. Quand je suis sortie du centre médical avec mon mari, j’ai éclaté en sanglots. J’avais peur. Mon mari m’a soutenu et me soutient toujours aujourd’hui. La première personne à laquelle j'ai pensé quand j'ai appris cette nouvelle, c’est à mon fils Hugo. Il avait 10 ans. Je ne voulais pas lui faire de mal et surtout je voulais vivre pour lui, pour ceux qui m'aiment et pour moi. Je n'ai pas eu peur de la mort. J'ai surtout eu très peur de faire du mal aux autres, et sans cesse je me demandais pourquoi moi ?
En 2014, on m’a annoncé que j’avais des métastases sur les os. Ça m'a bouleversée. J'étais avec mon amie, je m’en souviens comme si c'était hier. On riait, on pleurait dans le cabinet de l'oncologue. Elle me disait : « t'inquiète on va y arriver, on l'aura. » Je me suis faite à l'idée que j'avais un cancer chronique. Il régresse, il progresse !
Mais depuis janvier 2017, je n'ai malheureusement pas connu une consultation où l’on m’a dit : « la maladie a régressé. » J’essaie d’être forte mais lors de ma dernière consultation : j'ai craqué, j'étais chamboulée, les larmes n'arrêtaient pas de couler.
Je ne veux pas qu'il me bouffe, qu'il me détruise...